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L’Écran Fantastique m’a sauvé la vie

Au cours d’une vie, il peut arriver des évènements majeurs aux conséquences qui peuvent bouleverser tout votre être. Ce fut mon cas il y a bientôt vingt ans grâce à la découverte du magazine L’Écran Fantastique.

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Temps de lecture : 8 min

Au cours d’une vie, il peut arriver des évènements majeurs aux conséquences qui peuvent bouleverser tout votre être. Ce fut mon cas il y a bientôt vingt ans grâce à la découverte du magazine L’Écran Fantastique.

Nous sommes en juin 2002. À quelques semaines des vacances scolaires. J’ai tout juste 13 ans et je suis en 5ème, victime de violence scolaire physique et verbale depuis deux ans maintenant. Ce jour-là ne fait pas exception et alors que je finis à 11h du matin, je suis dans l’obligation de rester au collège jusqu’à midi. Obligées de rester dehors pendant une heure, mes petits camarades de classe en profitent joyeusement pour me passer à tabac. Coup de poings, coup de pied, coup de branche, je me retrouve rapidement à terre à me faire ruer de coups. Les branches me lacèrent le dos, tandis que les coups de pieds dans les cuisses me causent une déchirure musculaire. Par chance, une faille s’ouvre et j’en profite pour m’extirper de là.

Ni une ni deux, je prends mes jambes à mon cou et m’enfuie comme je peux. L’adrénaline insensibilise mes blessures et je cours, fuyant le collège poursuivi par mes agresseurs. Malheureusement, je me retrouve rapidement dans leur barre d’immeuble, cernée, perdue, sans savoir où aller. Là, j’aperçois au loin un magasin ED. Je me précipite vers lui, mais je commence à ralentir et décide de m’engouffrer dans le premier commerce qui se trouve sur mon chemin : un bureau de tabac.

À l’intérieur, je me sens en sécurité, mais les brutes rentrent dans le commerce et commencent à m’insulter. Heureusement pour moi, le buraliste comprend très vite ce qu’il se passe et les chasse de son commerce. Je suis en sueur, couvert de sang qui coule de ma bouche et de mon nez. Il me tend un mouchoir, me demande si ça va et me dit que je peux rester tant que je veux. Mais mes agresseurs m’attendent devant l’entrée et m’invectivent hargneusement. Le buraliste comprend que je suis dans la panade et leur dit qu’il a appelé la police. Je ne les ai jamais vues courir aussi vite. Ma prof d’EPS aurait été fière d’eux. Bien sûr, il ne les a jamais contactés.

Je me retrouve seule, en sécurité à reprendre mon souffle quand je vois en rayon des magazines sur le cinéma. Je n’en connaissais pas à l’époque et mis à part les BD, je n’étais pas une grande lectrice. Je décide donc de prendre celui qui me fait de l’œil. C’est L’Écran Fantastique numéro 223. Ce que je ne savais pas à cette époque, c’est que ce numéro allait littéralement me sauver la vie.

L’Écran Fantastique m’a permis de me construire et de m’évader

Déjà passionnée par le cinéma depuis toute petite, le visionnage du film L’Histoire sans fin en CE1 m’avait fait l’effet d’une bombe et je me suis découvert une véritable passion pour l’imaginaire, et notamment via le cinéma. Lorsque j’ai ouvert le magazine pour le feuilleter, j’ai découvert via les différentes pages un bestiaire impressionnant allant des créatures de Rick Baker dans Men in Black 2 au Creepers de Jeepers Creepers via l’extrait du story-board d’une scène innovante pour l’époque en passant par Bloody Mallory de Julien Magnat. Là, face à ses monstres à tout va, ses mondes fantastiques qui se déroulent et se créent au fil des pages et dans mon esprit, mon monde à changer à jamais.

Image de couverture de l'écran fantastique n°223
Image du magazine L'Écran Fantastique n°223

De découvrir tous ses univers qui m’était inconnus dû à l’absence d’internet et le fait que sur TPS les films intéressants passaient à des heures pendant lesquels je dormais, mais surtout par les photos des coulisses, notamment la scène du story-board de Jeepers Creepers dans laquelle la caméra passe d’un plan serré sur les yeux du Creepers et recule en travelling tout en passant à travers le corps de Daryl, incarné par Justin Long, m’a fait comprendre que moi aussi je pouvais créer mes propres univers, créatures et que la seule limite était mon imagination.

Durant les quelques semaines de cours qu’il restait, les passages à tabac n’ont pas cessé, mais alors qu’auparavant j’envisageais le suicide comme solution, j’ai occupé mon esprit avec tous ses univers qu’il me restait à découvrir. Et si à la rentrée scolaire de septembre 2002 j’ai changé de collège et je n’ai plus jamais été victime de violence, mon monde et moi avons changé à tout jamais. Depuis ce jour-là, fini la rancune, finis la guerre, fini la haine. Mon monde est peuplé d’onirisme, de fantasy et de créatures en tout genre. Je me suis créé un univers, développé mes compétences, mon art et désormais, ma vie est faite d’amour et d’imaginaire et je n’ai jamais été aussi heureuse que depuis que j’ai découvert L’Écran Fantastique. Sans ce magazine, je ne serais jamais devenue la femme que je suis désormais.

Alors via cet humble témoignage, je tiens à remercier Alain Schlockoff, le rédacteur en chef et créateur du magazine, mais également tous les rédacteurs et collaborateurs qui ont œuvré à la création de ce magazine qui m’a sauvé la vie et qui m’a ouvert sur d’autres magazines et d’autres univers par la suite.

Image du magazine L'Écran Fantastique n°223
Image du magazine L'Écran Fantastique n°223


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